Les transitions entre l’heure d’hiver et l’heure d’été ont été mises en place pour réduire la consommation d’électricité. Cependant, en réalité, l’impact sur les économies d’énergie est modeste et continue de diminuer d’année en année.

Le dimanche 29 octobre 2023, la France a basculé à l’heure d’hiver. À 3 heures du matin, les horloges ont reculées d’une heure, il était alors 2 heures du matin. Cette modification du temps a été instaurée par décret le 19 septembre 1975 à la suite du choc pétrolier de 1973-1974 et de la hausse des prix du pétrole. Cette mesure provisoire visait à économiser de l’énergie, principalement produite à l’époque à partir de fioul, en réduisant la durée de l’éclairage artificiel le soir. Les passages à l’heure d’été et d’hiver ont ensuite été adoptés dans l’ensemble des pays de l’Union européenne.

 

Des économies limitées

En adaptant nos journées à la lumière naturelle, qui varie au fil de l’année, le gouvernement espérait réduire la consommation d’énergie. Cependant, les économies d’énergie restent marginales. En 1996, le changement d’heure avait permis d’économiser environ 1 200 GWh en termes d’éclairage. En 2009, ce chiffre était tombé à 440 GWh, soit la consommation en éclairage d’environ 800 000 foyers. L’Ademe, l’Agence de la transition écologique, estime que ces économies équivalent à 44 000 tonnes de CO2 qui n’ont pas été émises.

 

L’économie d’énergie en termes d’éclairage équivaut à seulement 0,07%

“Au cours des dernières années, ces économies se sont établies à environ 351 GWh, soit 0,07% de la consommation totale d’électricité”, déclare l’Ademe. La réduction des effets du changement d’heure est en grande partie due à “l’amélioration continue des systèmes d’éclairage” et à “l’ambition croissante des politiques énergétiques”, explique l’Ademe.

La dernière étude de l’Ademe sur l’impact du changement d’heure sur la consommation d’énergie remonte à 2010. À cette époque, l’agence avait conclu que cette mesure permettait de réaliser des économies d’énergie et de CO2 réelles mais modestes, pour un coût de mise en œuvre quasi nul. Cependant, ces économies sont appelées à diminuer. Selon l’Ademe, les économies d’énergie en termes d’éclairage atteindront seulement 258 GWh d’ici 2030, en raison de l’amélioration de la performance des systèmes d’éclairage.

 

La suppression du changement d’heure

En raison de l’impact presque “nul” du changement d’heure sur la consommation de chauffage, cette composante n’a pas été prise en compte dans la dernière synthèse de l’Ademe sur le sujet. Cependant, en 2010, l’agence avait prévu que cette part augmenterait au cours des prochaines années, permettant d’économiser 85 GWh de chauffage d’ici 2030, ainsi que 45 GWh en climatisation, soit un total de 130 GWh.

Dans une étude publiée en 2017, le Parlement européen évoque un “effet marginal” en matière d’économie d’énergie. “Ces économies sont relativement modestes”, indique le rapport, représentant seulement 0,34% de la consommation totale d’énergie, en particulier entre 0,5% et 2,5% selon les pays de l’UE.

Face à l’impact limité du changement d’heure sur les économies d’énergie, l’idée de supprimer cette mesure a été évoquée. En 2019, le Parlement européen a voté en faveur de son abandon en 2021. Cependant, la crise du Covid-19 a relégué cette question au second plan.

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