Le tribunal correctionnel de Limoges entame le jugement de 17 individus accusés d’une fraude massive dans le domaine des travaux d’isolation et de rénovation. Le montant des préjudices est estimé à deux millions d’euros.

 

Un réseau d’escroquerie étendu

À partir de ce lundi, le tribunal correctionnel de Limoges examine le cas de 17 individus impliqués dans une escroquerie d’envergure liée aux travaux d’isolation et de rénovation. Les actes répréhensibles ont causé des pertes financières dépassant les deux millions d’euros à plus de 200 victimes, principalement des personnes âgées, dans sept départements français. Les suspects, opérant en Haute-Vienne, en Dordogne, dans l’Allier, le Lot, la Gironde, le Loir-et-Cher, et l’Eure-et-Loir, comparaîtront jusqu’au 22 novembre pour des chefs d’accusation tels que l’escroquerie en bande organisée, l’abus de faiblesse, et les pratiques commerciales trompeuses et agressives. Les contrats suspects auraient été signés entre octobre 2018 et janvier 2023. L’enquête sur la société BDPA Rénovation a été initiée en 2021 par le parquet de Limoges.

 

Des pratiques frauduleuses bien élaborées

Les individus présumés coupables se faisaient passer pour des professionnels légitimes en présentant des cartes professionnelles et des garanties décennales. Ils prétendaient que les travaux étaient indispensables en raison de prétendues “nouvelles normes” pour l’habitat, même si ce n’était pas toujours le cas. Des opérations de démarchage, orchestrées via des centres d’appels, visaient spécifiquement des personnes âgées, exploitant leur confiance. Certains accusés sont suspectés d’avoir signalé des problèmes fictifs ou d’en avoir créé de nouveaux, notamment par des dégradations, afin de facturer des travaux supplémentaires. L’accusation décrit cela comme un “mode opératoire organisé et systématisé.”

 

Un procès sous haute tension

Me Anthony Zborala, avocat des deux principaux prévenus, souligne que certains travaux étaient légitimes et n’ont jamais fait l’objet de critiques. La défense conteste le caractère organisé de l’escroquerie et affirme que les accusés se sont laissés emporter par l’opportunité de gains faciles. L’enjeu du procès réside dans la détermination de la réalité et de l’ampleur du préjudice. Le montant des travaux incriminés, deux millions d’euros, n’aurait pas directement profité aux prévenus, mais aurait été principalement utilisé pour le fonctionnement de la société, couvrant les salaires des employés, le matériel, les véhicules, etc.

 

Implications de la société et démarchage agressif

La société incriminée disposait d’agences départementales suivant des consignes de démarchage agressif. Me Zborala insiste sur le fait que l’intention initiale n’était pas d’organiser une escroquerie, mais que l’appât du gain facile a entraîné les accusés dans cette spirale. L’UFC-Que Choisir, une association de consommateurs, se constitue partie civile aux côtés des nombreuses victimes, soulignant l’importance de ce procès dans la lutte contre les fraudes liées à la rénovation énergétique.

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